Retrouvez la tribune signée par le Président du Groupe Cider, Robert Acouri, et publiée dans Forbes le 4 août 2021. Gros plan, sur Modes de travail : Capitalisons sur les bénéfices que la crise sanitaire nous aura apporté, une tribune nécessaire qui fait un tour d’horizon sur les bonnes pratiques à l’heure du retour au bureau.
Qu’il soit immédiat ou progressif, le retour au bureau est désormais en ordre de marche. Afin d’optimiser la santé, la sécurité et le bien-être des salariés dans cette nouvelle étape, il est essentiel de tirer des leçons de la crise du covid-19. Une responsabilité qui incombe directement aux managers et dirigeants d’entreprises. Quels sont les bonnes pratiques à mettre en place et les aménagements à prévoir ? Voici quelques axes de réflexions pour assurer une transition réussie. Par Robert Acouri, président du groupe Cider.
Prévention et sensibilisation des risques psychosociaux
Selon une étude d’Empreinte Humaine, 49 % des salariés français présentent des signes de détresse psychologique liés à la crise sanitaire. Parmi eux, nombreux sont ceux qui attendent avec impatience de retourner au bureau pensant retrouver leur « vie d’avant » ainsi qu’un quotidien familier et rassurant. L’entreprise doit alors être extrêmement vigilante, car l’écart entre leurs espérances et la réalité pourrait bien accentuer leur mal-être. Pour que la reprise se déroule sans encombre, les collaborateurs doivent avoir accès à toutes les informations en amont afin de savoir exactement à quoi s’attendre : quand pourront-ils travailler sur site, combien de jours par semaine et quels jours, conserveront-ils les mêmes horaires qu’en télétravail, quelles seront les mesures sanitaires mises en place, où pourront-ils prendre leur repas, pourront-ils continuer de télétravailler s’ils le souhaitent, etc. L’entreprise doit anticiper les interrogations des équipes et y apporter des réponses claires. Mais ce n’est pas tout, il faudra aussi veiller à renforcer les mesures de prévention et de sensibilisation des risques psychosociaux. Identifier les collaborateurs fragilisés pour mieux les accompagner et minimiser les risques de burn-out et dépression est primordial. Pour y parvenir, l’entreprise peut se faire accompagner par un prestataire externe et mettre en place des cellules de soutien psychologique.
Faire de la qualité de vie au travail une priorité
Aujourd’hui, le bien-être au travail n’est plus une option. Après des mois à la maison, les salariés aspirent désormais à un cadre de travail plus agréable et les entreprises se doivent d’innover pour créer des conditions et des espaces de travail optimisés. Moins de stress et de contraintes mais plus de flexibilité et d’autonomie ! Pour cela, l’entreprise peut, par exemple, intégrer des services qui facilitent le quotidien des collaborateurs et leur donnent envie de revenir au bureau. Conciergerie, réception et envoi de colis, restauration, pressing, cours de sport, ateliers et animations… Inspirée des services hôteliers, l’offre de service doit être personnalisée et favoriser l’expérience collaborateur. Un changement de culture managériale s’impose également. L’expérience du télétravail a changé le rapport des salariés au management et a contribué à leur montée en autonomie. Aujourd’hui, les collaborateurs sont en quête d’un management participatif, basé sur la communication, l’écoute, l’accompagnement et la confiance. Pour faciliter la transition, l’entreprise peut proposer des formations pour cerner les difficultés à surmonter, booster les compétences, la performance et l’engagement des collaborateurs ou encore les initier aux nouvelles pratiques sanitaires en vigueur.
Construire main dans la main le travail hybride
C’est un fait, la généralisation du télétravail va réformer durablement les habitudes des salariés ainsi que le taux d’occupation des bureaux. Avec l’essor de l’hybridation du travail, ceux-ci vont être amenés à évoluer pour répondre aux nouveaux besoins des collaborateurs. Les entreprises vont devoir remodeler et digitaliser les espaces de travail pour qu’ils soient plus flexibles, plus adaptables, plus dynamiques et plus serviciels. Le bureau doit se transformer en Hub collaboratif où le mobilier professionnel offre des conditions de productivité et de concentration optimales, mais également des espaces plus informels qui favorisent les échanges. De même, le télétravail devra lui aussi évoluer et être encadré par l’entreprise. Les pratiques misent en place pendant la pandémie devront être révisées afin de s’assurer de leur viabilité et des investissements dans de nouveaux équipements devront être fait par l’entreprise pour favoriser l’adoption des nouveaux modes de travail. Le gouvernement étudie actuellement la mise en place d’un titre bureau ou chèque bureau cofinancé par l’Etat et les collectivités locales. Ce dispositif permettrait notamment aux salariés d’accéder au bureau de proximité de leur choix, dans un espace de coworking, un hôtel ou un tiers-lieu. Une initiative qui a pour vocation de faciliter le télétravail, en remédiant à ses nuisances sans en amoindrir ses bienfaits.
Post crise, la remobilisation et le réengagement des équipes sont une priorité. Seul un dialogue ouvert et constructif entre les salariés et l’entreprise permettra de construire le monde du travail de demain de façon pérenne.