Vous l’avez peut-être croisé dans le magazine Harvard Business Review, ou au détour d’articles comme celui du BCG : le mot “hybride” est partout. On parle de bureau hybride, de mode de travail hybride, d’hybridation des espaces… Mais de quoi s’agit-il exactement ?
Comment le mode de travail “hybride” va amener les entreprises à penser autrement et au-delà des murs leurs espaces de travail.
Le travail hybride pour beaucoup, est le fait pour un employé de pouvoir travailler à la fois de chez lui, en remote ou au bureau. Une alternance du télétravail et du présentiel fortement initiée par la pandémie du Covid-19 ? Pas si sûr ! Au-delà d’une simple distinction spatiale, c’est tout une nouvelle façon de penser et d’aménager l’exercice du travail qui est demandée aux entreprises. Un vrai challenge à relever pour continuer à attirer et conserver les talents.
Travail hybride : au-delà de la pandémie, une tendance déjà inévitable
Dans sa définition la plus simple, le mode de travail hybride, c’est la possibilité pour l’employé de travailler en présentiel ou en “remote”, que ce soit à la maison, dans celles de ses beaux-parents, au bureau ou en espace de coworking. Une expérimentation grandeur nature vécue par nombre d’entre nous lors de la pandémie de Covid-19, qui a selon Harvard Business Review prouvée que les chercheurs et visionnaires de la tech qui en parlaient depuis les années 80 avaient raison : les employés d’entreprises situées dans des pays riches et industrialisés peuvent travailler efficacement à domicile.
Et pour Microsoft, le travail hybride est désormais inévitable. Dans son rapport annuel sur les tendances du travail en 2021, il nous montre que le modèle a séduit près de 73% des travailleurs sondés, qui voudraient voir maintenues leurs possibilités de travailler à distance, pouvoir choisir quand, où et comment ils travaillent. C’est tout un nouveau rapport au travail qui s’est dessiné pour certains. Le travail à distance leur a donné l’envie de s’installer ailleurs, d’avoir plus de temps en famille, d’être moins contraints par les transports… Et la partie en présentiel de ce modèle de travail hybride n’est pas pour autant un compromis négocié et cédé en contrepartie aux employeurs, mais bien un souhait des travailleurs eux-mêmes : 67% veulent passer davantage de temps en physique avec leurs équipes.
L’hybridation, c’est une affaire de lieux, d’espace, mais aussi de plus en plus d’activités humaines
Si JLL définit strictement le lieu du travail hybride comme “tout site où le collaborateur effectue un travail productif : bureau, domicile ou tiers-lieux (espaces alternatif, coworking, café, bibliothèque…)” , chez Cider tout d’abord nous étendons cette notion d’hybridation dans l’aménagement et l’ameublement même du lieu, qui s’hybride nécessairement pour accompagner au mieux la journée variée en activités du collaborateur. Le parcours utilisateur du collaborateur c’est du remote, du présentiel, comprenant des réunions, des phases d’isolement, mais surtout des moments humains, au bureau, où l’on ne fait pas que “travailler” contrairement à la définition donnée par JLL ! On sociabilise, on médite, on déjeune …
Nous allons le découvrir, les entreprises ont elles-aussi tout intérêt à adopter ce modèle, pour attirer et retenir leur talent, mais aussi parce qu’au-delà des lieux, c’est la nature même de l’exercice du travail qui a changé.
4 ingrédients indispensables pour concevoir un environnement propice au travail hybride.
L’accès à la technologie
Pour mettre en place dans votre organisation le mode de travail hybride, l’ingrédient de base est la technologie. Sans ressources, connectivité ou support technique, impossible d’être efficace. Outre la qualité de la connexion de vos employés ou de leurs équipements, c’est aussi l’adoption d’outils numériques innovants, pour tenir une vidéoconférence, pour consulter, partager et diffuser des documents. Pour renforcer les liens, avec l’utilisation d’applications de messagerie ou des plateformes sociales telles que Facebook at Work, Slack ou Microsoft Teams. Les salles de réunion du bureau ou des espaces de coworking doivent offrir aux collaborateurs des technologies avancées, comme des écrans intégrés et des applications pour pré-réserver les salles à distance et à tout moment.
Une multiplicité de lieux tiers à disposition
Pour travailler en mode hybride, il faut voir plus loin que le duo bureau-domicile. Parce que tous vos collaborateurs ne sont pas logés à la même enseigne, les entreprises doivent poursuivre leur mission de “bien-être” au travail au-delà de leurs propres murs. En ce sens, de plus en plus d’entreprises proposent à leurs employés de travailler depuis des espaces de coworking, certaines militant même pour la mise en place d’un “ticket bureau”. Ces espaces depuis quelques années peuvent compter sur ces occupants d’un nouveau genre, qui viennent travailler en toute convivialité aux côtés de startupers et freelances. La clef de leur succès ? Une offre variée et extrêmement flexible, à la carte où l’on peut souscrire à l’année, à l’heure, à la journée… Des équipements derniers cris pour des conditions de travail optimales. Des services spécialement pensés pour les cadres travaillant en “remote”, comme chez Wellio, que nous accompagnons dans son déploiement en France et en Europe. Car les emplacements sont particulièrement stratégiques, maillant tout le territoire et plus particulièrement les centres d’affaires et les lieux de transit comme les gares où l’on peut trouver le coworking Multiburo situé au coeur du hall de la Gare de Montparnasse ou Wellio à deux pas de la Gare de Lyon.
Les tiers-lieux, vivifiants, sont d’excellents compléments au siège du bureau. Dernièrement, nous avons travaillé à l’ameublement de la Maison RaiseLab, un lieu dédié aux synergies entre grands groupes et startups, qui accueille en son sein également un espace de coworking, des bureaux mais surtout une résidence hôtelière. Un étage réservé selon leurs propres mots “à vos experts résidant en dehors de Paris, vos collaborateurs travaillant en itinérance, vos partenaires étrangers à la découverte du marché parisien et français. La résidence hôtelière de la Maison RaiseLab est réservée à une clientèle B2B. Elle se compose de 7 chambres d’hôtel standard 4*. Des chambres premium qui sortent de l’hôtellerie traditionnelle, alliant fonctionnalités et design soignés avec un service clé en main adaptés aux courts séjours, le tout en étant immergé dans un écosystème dédié à l’innovation.”
Achevant de confirmer cette tendance, nous avons eu l’occasion de travailler ces dernières années sur plusieurs reconfigurations de lobbys d’hôtels, avec cette exigence de meubler pour mieux recevoir les voyageurs-travailleurs. En témoigne notre système “Layout” imaginé et créé en collaboration avec le duo de designers Natacha&Sasha pour le groupe hôtelier Accor Hotel. Le Layout est un système de mobilier offrant une transversalité d’usages au sein des espaces hôteliers. Véritable solution d’agencement, Layout permet de configurer de grands espaces avec une certaine économie de moyen, tout en minimisant le nombre d’interventions sur le bâti grâce à l’intégration de prises électriques et de l’éclairage. Différents éléments peuvent compléter la scène selon les besoins identifiés du lieu et de ses occupants : comptoir bar, parois, panneaux acoustiques, tablette, guéridon, luminaire…
Le mobilier connecté, mobile, ergonomique, collaboratif. Et multifonction.
Transition toute trouvée avec le système Layout, le troisième ingrédient est l’aménagement et l’ameublement de l’environnement de travail. Selon le Harvard Business Review, c’est plus de 50% des entreprises qui prévoient d’aménager différemment leurs espaces à mesure qu’elles passent au modèle hybride. L’enjeu est de proposer un mobilier adapté à ces nouveaux usages des collaborateurs, entre travail, collaboration et détente, où qu’ils soient.
Et pour ce faire, le magazine préconise de conserver quelques éléments adoptés en temps de Covid, par exemple cette façon d’inverser l’utilisation des espaces ouverts et fermés. Ainsi les réunions continueront de se dérouler dans les espaces non délimités, comme les cafétérias, ou à la délimitation plus mobile, tandis que le travail individuel se concentrera majoritairement dans les box, alcôves et autres bulles fermées. Exit également le “tout flex” ou le retour du “tout fixe”, choisi ces derniers temps pour prendre soin de la santé des employés. On parle désormais d’espace “fluide”, où seul l’employé choisit, à la demande, et selon ses besoins et ses activités de la journée. L’hybridation, c’est ça, la souplesse et l’agilité d’un espace et de son mobilier pour répondre aux attentes de son utilisateur.
Le mobilier approprié se départage ainsi pour accompagner les moments de concentration, qui requièrent silence et isolement, et les moments humains où la collaboration est de mise.
On retrouve des cloisons et paravents amovibles, des sols plafond et meubles aux vertus acoustiques. À côté des bureaux, on multiplie les alcôves acoustiques, les bulles de travail, ou box de réunion, où on s’isole ou se rassemble en toute confidentialité. D’autre part, on propose un mobilier qui invite à la prise de parole, plus informel. Il favorise la communication dans des endroits parfois inattendus, pour une ambiance de travail motivante. Dans l’open space, en augmentant les assises, on peut agripper un pouf pour discuter d’un point au bureau d’un collègue.
Dans son ensemble le mobilier est connecté, il est truffé de prises, passe-câbles et de technologies intégrés, qu’il soit banquette, mur Wall-TV de salle de réunion ou bureau d’appoint. Partout, de la maison au Workcafé, il est obligatoirement ergonomique, car ce que cherchent les collaborateurs c’est désormais un mobilier professionnel, offrant des conditions plus adéquates de productivité et de concentration qu’à la maison.
Mobile et agile, il se déplace aisément pour être adopté partout, être combiné, improvisé. Nos tables Argo et Libro par exemple se montent, s’empilent et se déplacent en un coup de main pour créer en un temps record une salle de réunion ou un espace de brainstorming. Notre système Flexcab compose des espaces de réunions, de cuisine ou de travail sans intervention sur le bâti.
Car ce mobilier agile est “hybride” dans sa nature, c’est-à-dire multi-fonction, polyvalent. Il se décarcasse pour être là et servir au bon moment. On pense notamment au système Studiö, notre petit bureau-console hybride, qui cumule volume, ergonomie et design esthétique à de nombreuses fonctions. A la fois bureau de travail connecté, meuble TV ou coiffeuse, il change d’usage selon l’espace et l’activité voulus de son utilisateur.
Sans pour autant choisir radicalement dans son apparence entre tertiaire ou résidentiel.
Le facteur humain : indispensable pour que le travail hybride prenne !
Le dernier ingrédient est INDISPENSABLE. Sans lui, la recette de l’environnement de travail hybride ne prend pas. Il s’agit du facteur humain, et plus particulièrement du management et de la culture d’entreprise à mettre en place.
Souvent malgré la technologie, les options de lieux pour télétravailler, les conditions et surtout l’autorisation de faire du télétravail, les collaborateurs ne se sentent pas à l’aise à l’idée de prendre des jours en remote. Ou alors seulement contraint par un déplacement, en se justifiant d’un impératif familial ou d’une visite indéplaçable d’un réparateur de chaudière.
L’entreprise et le manager doivent instaurer en interne une culture de la confiance, qui n’est plus basée sur du présentiel et un nombre d’heures travaillées mais sur une logique d’objectifs et de résultats. L’entreprise et le manager doivent encourager leur équipe à prendre des jours à distance, à venir au bureau ou à disposer d’un espace de travail tiers ou flexible : montrer l’exemple en tant que manager en prenant des jours est un bon moyen d’embarquer tout le monde dans cette aventure.
Penser “Out of the Box” ce modèle hybride, c’est de la part du corps managérial reconnaître que chaque métier s’exerce différemment, que l’on ne se conforme pas à un seul environnement de travail, et que tout simplement chaque individu a des besoins différents et peut ainsi être managé différemment. L’entreprise en adoptant ce modèle ne permet pas simplement au collaborateur de “choisir” un environnement de travail, mais de choisir la façon de travailler qui lui convient le mieux.
Le rôle du manager se redéfinit, face à des collaborateurs mobiles il est le liant, celui qui rassemble, motive et maintient le cap d’une vision d’entreprise partagée. Il diffuse la culture du résultat auprès de ses équipes, mais doit prendre garde à ne pas tout tourner autour du travail. Eh oui, le manager ne doit pas attendre de ses collaborateurs qu’ils passent 100% de leur temps devant un écran ou en réunion, au contraire, il doit lui-même être l’instigateur de moment de réunion et de détente, où l’on ne fait pas que travailler. Mise en place avec les ressources humaines de cours de yoga, de méditation. Banalisation de la sieste au travail ou de moments de silence. En somme, des pauses qui invitent à s’évader du travail, aussi. Ces moments de “breaks” dans le mode de travail hybride sont nécessaires pour apporter créativité et innovation, notamment au sein du bureau, un espace qui loin d’être abandonné se redéfinit.